Goître et nodules thyroïdiens

La thyroïde est une petite glande située à la base du cou. Faisant partie du système endocrinien, elle assure la production des hormones thyroïdiennes qui régulent le métabolisme de base de l’organisme. Différentes pathologies peuvent toucher la thyroïde, dont l’apparition de nodules.

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Nodules thyroïdiens et goître: définitions

Un nodule thyroïdien est une grosseur localisée au niveau de la glande thyroïde. Il s’agit d’une affection répandue, particulièrement chez les femmes de plus de 50 ans.

Il existe différents types de nodules:

  • Le nodule de la thyroïde inactif: il peut être cancéreux dans environ 10% des cas.
  • Le nodule actif, toujours bénin, qui entraîne une hyperthyroidie
  • Le kyste thyroïdien, qui est habituellement bénin mais peut devenir douloureux et hémorragique.

Lorsque la glande thyroïde augmente de volume, on parle de goître. Cette situation peut se manifester par un gonflement du cou, une gêne à la déglutition et des ronflements: ces signes s’installent de façon rapide ou progressive.

Le goître est dit multinodulaire lorsqu’il s’associe à des nodules thyroïdiens. Dans le cas contraire, il s’agit d’un goître simple.

Le goître multinodulaire est retrouvé dans des pathologies thyroïdiennes comme la thyroïdite d’Hashimoto.

Nodules thyroïdiens et goître: les facteurs de risques

Parmi les principaux facteurs de risque, on peut citer :

  • L’âge : le risque de développer des nodules thyroïdiens augmente avec l’âge
  • Le sexe : les femmes sont plus susceptibles de développer des nodules thyroïdiens que les hommes.
  • L’hérédité : une prédisposition génétique peut jouer un rôle dans le développement de nodules thyroïdiens. Si des membres de la famille ont des antécédents de nodules thyroïdiens, cela peut accroître le risque.
  • L’exposition aux radiations ionisantes : une exposition antérieure à des niveaux élevés de radiation, en particulier pendant l’enfance, peut augmenter le risque de développer des nodules thyroïdiens.
  • Les carences en iode : dans certaines régions du monde où l’iode est insuffisant dans l’alimentation, les carences en iode peuvent favoriser le développement de nodules thyroïdiens via la stimulation de la TSH.
  • Les facteurs hormonaux : les fluctuations hormonales, telles que celles observées pendant la grossesse ou la ménopause, peuvent contribuer au développement de nodules thyroïdiens.
  • Les antécédents de cancer de la thyroïde

Quels sont les symptômes des nodules thyroïdiens et du goître?

Indolore et asymptomatique la plupart du temps, les nodules thyroïdiens sont habituellement découverts par hasard: lors d’un examen d’imagerie médicale réalisé pour une autre indication, ou lors d’un examen clinique.

Les nodules actifs ou toxiques entraînent une hypersécrétion des hormones T3 et T4 avec un tableau d’hyperthyroïdie: amaigrissement, tachycardie, transpiration excessive…La survenue de cette symptomatologie chez un patient doit orienter vers l’exploration de la thyroïde.

Diagnostic d’un nodule thyroïdien

Deux examens ont une place de choix dans l’exploration de la glande thyroïde. Un bilan sanguin avec dosage des hormones thyroïdiennes et une échographie de la thyroïde.

L’échographie thyroïdienne permet d’évaluer la taille et la forme de la glande, de visualiser la présence de nodules, de les caractériser et ainsi d’orienter vers leur nature bénigne ou maligne. En fonction de ses résultats qui sont interprétés selon le score EU-TIRADS, une cytoponction thyroïdienne pourra être indiquée. Il s’agit d’un examen clé qui permet d’évaluer le risque de cancer de la thyroïde; il est réalisé sous guidage échographique par un radiologue interventionnel.

L’échographie thyroïdienne est une procédure non invasive, indolore et sans contre-indications. Elle est donc particulièrement adaptée pour l’examen répété de la thyroïde, en particulier lors de la surveillance de nodules ou d’une dysthyroïdie connue.

Nodules thyroïdiens et goître: quels sont les traitements?

Selon les résultats de la cytoponction et de l’échographie, votre médecin évaluera la meilleure marche à suivre.

Il pourrait recommander une surveillance régulière du nodule à travers des examens médicaux et échographiques. Si la cytoponction est non concluante ou si le nodule présente des modifications, une seconde cytoponction, d’autres examens ou une consultation avec un endocrinologue pourraient être nécessaires.

Dans certains cas, une intervention chirurgicale pourrait être envisagée, notamment si la cytoponction suggère la présence d’un cancer. En effet, dans 5 à 10 % des cas, les nodules peuvent être cancéreux. Toutefois, ces cancers sont généralement de bon pronostic, présentant une faible agressivité et une progression lente.

La chirurgie peut alors impliquer le retrait de toute la thyroïde (ablation totale de la thyroïde) et éventuellement des ganglions du cou. L’analyse post-chirurgicale du tissu déterminera la nature cancéreuse ou non.

L’irathérapie ou traitement à l’iode radioactif 131 est administrée quelques mois après une thyroïdectomie totale et devant un cancer à risque élevé de récidive. Son but est de capter et ainsi de détruire les reliquats thyroïdiens (ayant échappé à la thyroïdectomie) et les cellules thyroïdiennes cancéreuses (qui se seraient échappées de la tumeur).

Parfois, même si le nodule n’est pas cancéreux, sa taille peut nécessiter une chirurgie si elle provoque des gênes pour avaler, respirer ou parler. Comme toute intervention, la chirurgie thyroïdienne a ses risques, comme des hématomes, des troubles de la voix ou une baisse du calcium sanguin, bien que ces complications soient généralement temporaires. De plus, une ablation totale ou même partielle de la thyroïde peut nécessiter un traitement à vie à base d’hormones thyroïdiennes.

L’ablation par radiofréquence des nodules thyroïdiens est une alternative à la chirurgie pour les nodules bénins. La radiofréquence détruit les tissus ciblés en utilisant une combinaison de chaleur générée à partir d’un courant électrique de haute fréquence. Ce traitement est effectué sous anesthésie locale. Pour les nodules thyroïdiens bénins, la radiofréquence est associée à moins de complications, une meilleure qualité de vie et une préservation améliorée de la fonction thyroïdienne¹.

L’embolisation des artères thyroïdiennes représente une alternative pour les patients chez lesquels la chirurgie est contre-indiquée ou qui ne souhaitent pas recourir à une thyroïdectomie ou à l’iode radioactif².

Bibliographie

¹ Pj, Navin, et al. « Radiofrequency Ablation of Benign and Malignant Thyroid Nodules ». Radiographics : A Review Publication of the Radiological Society of North America, Inc, vol. 42, no 6, octobre 2022. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov, https://doi.org/10.1148/rg.220021.

² Tartaglia, Francesco, et al. « Selective embolization of the thyroid arteries (SETA): Ten years’ experience ». Asian Journal of Surgery, vol. 42, no 8, août 2019, p. 847‑48. ScienceDirect, https://doi.org/10.1016/j.asjsur.2019.05.008.

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