Dysfonction érectile

Une dysfonction érectile (DE) est définie par une incapacité à produire ou à maintenir une érection qui permette une activité sexuelle satisfaisante, et qui dure au moins sur une période de 3 mois. Cette entité a remplacé le terme “impuissance sexuelle”.

L’origine de la dysfonction érectile peut être organique, psychologique ou bien souvent mixte.

Il s’agit d’une pathologie qui a un impact majeur sur la qualité de vie du patient et du couple.

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Quelles sont les causes des troubles de l’érection?

La dysfonction érectile peut faire suite à différentes étiologies.

Elle peut être classée comme étant organique, psychogène ou mixte.

Parmi les dysfonctions érectiles organiques, elles peuvent être neurologiques, vasculaires, musculaires ou hormonales. Les causes vasculaires sont les plus fréquemment retrouvées: c’est la dysfonction érectile vasculaire.

Les facteurs de risques cardiovasculaires sont souvent associés à une DE et sont donc à rechercher: une hypertension artérielle (HTA), un diabète sucré, une dyslipidémie, un tabagisme, une sédentarité…Un bilan cardiologique à la recherche de sténose coronarienne est indiqué dans ce cas. Un angioscanner abdomino-pelvien est également à réaliser, à la recherche de sténoses artérielles de l’axe artériel  ilio-pudendal.

L’insuffisance veineuse chronique est une cause moins classique de dysfonction érectile, mais de plus en plus de spécialistes s’intéressent à cette étiologie. Dans ce cas, l’érection ne peut être maintenue, car le sang contenu dans le pénis va fuire par des veines incontinentes, limitant ainsi la durée et la qualité de l’érection

Parmi les causes neurologiques de la dysfonction érectile, on peut lister:

  • Les lésions iatrogène des nerfs périphériques qui commandent l’érection et qui peuvent être lésés lors d’une radiothérapie ou d’une chirurgie de la prostate (prostatectomie totale pour cancer de la prostate, et plus rarement lors d’une résection transurétrale de la prostate pour adénome prostatique (RTUP)).
  • la neuropathie diabétique
  • les causes médicamenteuses ( antidépresseurs ISRS dans le traitement des troubles de l’anxiété ou de la dépression, des neuroleptiques, des antiandrogènes pour le cancer de la prostate)
  • les lésions neurologiques centrales, de la moelle épinière (sclérose en plaque, traumatisme..) ou du cerveau (séquelle d’AVC, troubles neuropsychologiques..)

En faveur d’une dysfonction érectile de cause psychogène:

  • L’apparition rapide de la dysfonction érectile ainsi que la présence d’un facteur déclenchant
  • La notion de contexte de couple conflictuel
  • Antécédents de troubles de l’humeur, de troubles anxieux
  • Point important: les érections nocturnes sont conservées

Par contre, devant un début progressif de la symptomatologie, l’absence d’antécédents de troubles de l’humeur ainsi qu’une disparition des érections nocturnes, l’étiologie organique est plus probable.

Le diagnostic de la dysfonction érectile

Le diagnostic d’un trouble érectile nécessite une consultation médicale durant laquelle un interrogatoire et un examen clinique sont réalisés. Des bilans sanguins, une IRM médullaire ou cérébrale, une échographie doppler du pénis ainsi qu’un angioscanner abdomino-pelvien peuvent être prescrits.

En cas de suspicion de dysfonction érectile par fuite caverno-veineuse, un caverno-scanner sera réalisé.

Quels sont les traitements de la dysfonction érectile?

La prise en charge de la dysfonction érectile doit être globale.

Les maladies associées ainsi que les facteurs de risque présents doivent être traités:

  • Correction d’une hygiène de vie déséquilibrée: sevrage tabagique et alcoolique, adoption d’une activité physique régulière et adaptée…
  • Traitement d’un éventuel surpoids, d’un syndrome métabolique, d’un diabète …
  • Prise en charge des facteurs psychosociaux: consultation d’un sexologue, thérapies de couples etc
  • Lorsque cela est possible, la modification du dosage de certains traitements médicamenteux peut améliorer la situation: ISRS, neuroleptiques…

Ces mesures présentent l’avantage de retarder la prise médicamenteuse et le risque de résistance.

Le traitement médicamenteux de la dysfonction érectile

Le traitement de première ligne est souvent pharmacologique, avec des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (PDE5) comme le sildénafil ou le tadalafil. Ces médicaments facilitent la relaxation des muscles lisses du pénis, permettant une meilleure afflux de sang et favorisent ainsi l’érection. Ils sont efficaces chez environ deux tiers des patients.

En cas d’échec du traitement médicamenteux, l’injection intracaverneuse de prostaglandine peut être proposée en 2ème intention

Le vacuum ou pompe à érection

Il s’agit d’un traitement de 2ème intention, proposé en cas d’échec du traitement médicamenteux. C’est un dispositif cylindrique qui permet de provoquer une érection en faisant le vide autour du pénis. L’érection est maintenue grâce à un anneau de constriction, laissé en place à la base du pénis pendant le rapport.

La prothèse pénienne dans le cas d’une dysfonction érectile persistante

Il s’agit d’une solution définitive qui peut être proposée si les traitements initiaux n’ont pas été efficaces. Différents types d’implants péniens peuvent être posés.

La thérapie par ondes de chocs pour traiter la dysfonction érectile

Le traitement par ondes de choc utilise des micro-impulsions de faible intensité qui sont appliquées directement sur la verge. Ce processus vise à stimuler la croissance des vaisseaux sanguins dans les corps caverneux, ce qui favorise une meilleure circulation sanguine pendant l’érection.

Le traitement endovasculaire de la dysfonction érectile

Le traitement de la dysfonction érectile peut faire appel à la radiologie interventionnelle. Il s’agit d’une nouvelle arme dans la prise en charge de la dysfonction érectile.

Ce traitement fait appel à une angioplastie des artères pudendales, iliaques ou caverneuses dans la pathologie artérielle, et à l’embolisation de la fuite caverneuse dans la pathologie veineuse.

Ce traitement mini-invasif vise à rétablir un flux normal au pénis et ainsi favoriser l’érection, dans le cadre d’une pathologie artérielle ou veineuse.

Dans une étude qui date de 2019, le taux d’efficacité de ce traitement se situait autour des 65%¹ à un an.

Bibliographie

¹ Diehm, Nicolas, et al. « Endovascular Therapy for Erectile Dysfunction-Who Benefits Most? Insights From a Single-Center Experience ». Journal of Endovascular Therapy: An Official Journal of the International Society of Endovascular Specialists, vol. 26, no 2, avril 2019, p. 181‑90. PubMed, https://doi.org/10.1177/1526602819829903.