Artérite oblitérante des membres inférieurs

L’artérite oblitérante des membres inférieurs, également connue sous le nom d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), est une maladie vasculaire relativement fréquente, chronique et potentiellement grave. Elle affecte les artères des jambes (cuisse, jambe et pied) et du pelvis.

Lorsqu’elle se manifeste de façon brutale, on parle de thrombose aiguë: une revascularisation en urgence est alors obligatoire.

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Qu’est-ce que l’artérite des membres inférieurs ?

L’AOMI est une forme d’artérite, c’est-à-dire une inflammation des artères, qui se caractérise par un rétrécissement ou une obstruction des vaisseaux sanguins dans les jambes. Cette maladie est souvent causée par l’athérosclérose, un processus dans lequel des plaques de cholestérol s’accumulent au niveau des parois des artères, réduisant ainsi le flux sanguin apporté aux muscles et aux membres: c’est l’ischémie.

Il s’agit d’une pathologie pouvant rester longtemps silencieuse.

Causes et facteurs de risques de l’artérite des membres inférieurs (AOMI)

Les causes de l’AOMI sont généralement liées à l’athérosclérose, mais plusieurs facteurs de risque peuvent accélérer ou accentuer cette maladie.

Parmi les facteurs de risque modifiables, on trouve le tabagisme, une alimentation riche en graisses saturées, la sédentarité, l’obésité, l’hypertension artérielle et le diabète.

Les facteurs non modifiables incluent l’âge et les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires .

Dans certains cas rares, l’artérite peut être provoquée par :

  • La maladie de Buerger ou thromboangéite oblitérante, artérite qui touche les hommes fumeurs de moins de 40 ans.
  • La maladie de Takayasu, artérite inflammatoire qui touche principalement les femmes
  • Des maladies auto-immunes comme le lupus érythémateux disséminé (LES) ou la périartérite noueuse

Symptômes des artérites des membres inférieurs

Les symptômes de l’AOMI traduisent l’ischémie: la classification de Leriche et Fontaine permet d’évaluer la sévérité de l’artériopathie.

L’AOMI se caractérise initialement par une absence de symptômes, ce qui correspond au stade I de la classification de Leriche et Fontaine.

L’apparition des symptômes lors d’efforts physiques signifient le passage au second stade de la classification. Pendant l’exercice, comme la marche, les muscles des jambes nécessitent un apport sanguin accru. Si les artères sont rétrécies ou obstruées, les muscles manquent d’oxygène et deviennent douloureux, provoquant une ischémie d’effort. Un signe distinctif est une crampe au mollet survenant systématiquement après une distance de marche similaire, qui impose l’arrêt et se résorbe quelques minutes après la cessation de l’effort: c’est la claudication intermittente.

La distance de marche avant l’apparition de la douleur, appelée périmètre de marche (PM), varie selon la sévérité de l’AOMI. Un périmètre de marche supérieur à 200 mètres indique un stade 2 modéré. Inférieur à 200 mètres, il signale un stade 2 sévère.

La claudication et son impact sur la qualité de vie sont des facteurs déterminants pour envisager des examens complémentaires et discuter d’une prise en charge médicale ou chirurgicale.

Dans les cas avancés ( stades 3 et 4), les symptômes peuvent devenir plus graves, incluant des douleurs même au repos, des ulcères ou des changements de couleur de la peau. Il est crucial de consulter un médecin si ces symptômes apparaissent, car un traitement précoce peut prévenir des complications graves.

Diagnostic d’une artérite oblitérante des membres inférieurs

À l’examen clinique, l’absence d’un pouls peut signifier une AOMI. Des manifestations d’une mauvaise circulation sanguine doivent être recherchées: changement dans l’aspect de la peau ( troubles de la trophicité), membres froids…

L’échographie doppler des artères des membres inférieurs sera nécessaire pour confirmer le diagnostic et évaluer la sévérité de la maladie.L’angioscanner artériel des membres inférieurs ou l’angio–IRM peuvent être indiqués avant un traitement endovasculaire.

Un bilan d’extension de la maladie athéromateuse doit être réalisé:  score calcique +/- coroscanner, épreuve d’effort, scintigraphie myocardique,  échographie doppler des troncs supra-aortiques… Il est en effet important de comprendre que l’AOMI est souvent un indicateur de maladies cardiovasculaires plus larges, nécessitant une surveillance globale et un traitement spécifique.

Risques et évolution de l’artérite des membres inférieurs

Dans ses formes plus avancées, l’artériopathie des membres inférieurs peut entraîner :

  • Un ralentissement de la guérison de petites blessures, du fait d’une circulation sanguine insuffisante.
  • La formation d’ulcères, qui sont des lésions profondes et creuses de la peau, se développant fréquemment sur le pied.
  • Si la maladie n’est pas traitée, une gangrène, qui est une destruction ou nécrose des tissus, peut survenir. Elle affecte d’abord les orteils et, en l’absence d’un traitement approprié et rapide, peut progresser vers le pied et éventuellement jusqu’à la cheville, avec un risque important d’amputation.

Traitement de l’artériopathie des membres inférieurs

Le traitement de l’AOMI repose principalement sur la gestion des facteurs de risque et des modifications du mode de vie. Arrêter de fumer, adopter une alimentation équilibrée,équilibrer un diabète ou une HTA, faire régulièrement de l’exercice et maintenir un poids sain sont des mesures essentielles pour limiter la progression de la maladie.

Un traitement médicamenteux est systématiquement prescrit pour améliorer la circulation sanguine et réduire le risque de complications. Cela inclut des médicaments anti plaquettaires, comme l’aspirine, et des statines pour réduire le cholestérol.

Traitement endovasculaire

L’angioplastie est une technique endovasculaire utilisée pour traiter les artères atteintes de rétrécissement ou d’occlusion dus à l’athérosclérose. Cette procédure vise à dilater les artères obstruées à l’aide d’un petit ballon et/ou d’un cylindre métallique (stent) , permettant ainsi de rétablir la circulation sanguine normale. Elle commence par une angiographie, qui permet de localiser avec précision la zone à traiter. L’angioplastie périphérique remplace la chirurgie conventionnelle dans de nombreux cas.

Le processus implique l’insertion d’un cathéter dans l’artère obstruée. Le petit ballon et/ou le stent sont positionnés dans la zone de rétrécissement ou d’obstruction. Ils sont ensuite largués par gonflement hydraulique, ce qui a pour effet d’aplatir la plaque d’athérome contre la paroi de l’artère, ou de la rompre, rouvrant ainsi l’artère. Toutes ces manœuvres sont pratiquées sans cicatrice et sous guidage d’imagerie.

Ce traitement mini-invasif est généralement réalisé dans une salle de radiologie interventionnelle sous anesthésie locale ou loco-régionale.