Embolisation d’un angiomyolipome rénal

L’angiomyolipome rénal (AML) est une tumeur rénale bénigne rare. Si cette pathologie peut être associée à la sclérose tubéreuse complexe (TSC), elle peut également apparaître dans sa forme sporadique.

Le diagnostic d’un angiomyolipome rénal peut être fortuit (ce qui est le plus souvent le cas puisque la maladie est souvent asymptomatique) ou bien faire suite à une complication hémorragique. Dans ce cas,  le tableau clinique est celui d’un abdomen aigu (violentes douleurs abdominales pouvant être accompagnées d’une hématurie macroscopique).

En raison de leur teneur en graisse, les AML sont généralement facilement identifiables par scanner et imagerie par résonance magnétique (IRM). Cependant, les AML pauvres en graisse peuvent présenter un défi diagnostique. Devant une incertitude diagnostique concernant le caractère bénin de la tumeur, une biopsie rénale par voie percutanée sera indiquée.

La décision thérapeutique va prendre en considération la taille de la tumeur, la nature isolée ou multiple des lésions ainsi que la rapidité de son évolution.

Si la néphrectomie totale représentait le principal traitement des angiomyolipomes rénaux ³, la radiologie interventionnelle permet aujourd’hui des traitements conservateurs et moins invasifs.

Un angiomyolipome rénal inférieur à 4 cm doit simplement être régulièrement surveillé. Au-delà de 4 cm ou bien devant des tumeurs symptomatiques, une embolisation sélective ou un traitement chirurgical conservateur sont indiqués [3].

L’embolisation d’un angiomyolipome rénal est un traitement mini-invasif et qui ne laisse aucune cicatrice. La durée du geste est d’environ 1h, une courte hospitalisation de 24h est généralement recommandée.

Suite à une anesthésie locale, un fin cathéter est introduit dans l’artère appropriée sous contrôle radiologique ( voie d’abord au niveau du pli de l’aine). C’est à travers ce cathéter que des microbilles sont injectées dans les vaisseaux sanguins qui alimentent l’angiomyolipome, l’objectif étant l’obstruction vasculaire et ainsi la réduction de l’apport sanguin vers la tumeur, d’où la réduction de sa taille et de son activité.

L’apparition de douleurs au niveau de la région lombaire est assez fréquemment décrite après une embolisation d’angiomyolipome rénal. Celles-ci sont soulagées par la prise d’antalgiques qui vous seront prescrits par notre équipe médicale.

Le respect d’une asepsie rigoureuse rend tout risque infectieux lié à la mise en place du cathéter quasi-nul.

Le syndrome post-embolisation constitue l’entité la plus fréquemment rencontrée, il est également retrouvé suite à une embolisation de la prostate dans le cadre d’un traitement de l’adénome prostatique. Ce syndrome associe des symptômes grippaux et peut être gênant, la prise d’antalgiques et le repos permettent de le juguler.

Les autres risques sont très rares et sont inhérents à tout geste de navigation endovasculaire: hématome au point de ponction, dissection artérielle, allergie au produit de contraste iodé.

Enfin, le risque infectieux existe toujours, même s’il est exceptionnel.

L’embolisation est une option de choix pour les patients atteints d’angiomyolipome rénal compliqués d’hémorragie ou à risque élevé de saignement. Cette technique minimalement invasive préserve la fonction rénale et présente un faible taux de complications⁴.

Ce traitement est efficace à long terme et les résultats des différentes techniques d’embolisation sont comparables⁵.

L’embolisation permet une réduction significative de la taille de la tumeur avec des taux de récidive faibles⁶.

Les frais peuvent être partiellement ou totalement pris en charge par la sécurité sociale et votre mutuelle. Vous pouvez consulter la page prise en charge pour plus de détails

¹ Bellas-Pereira, Alejandro, et al. « Renal Angiomyolipoma: A Diagnostic and Therapeutic Challenge ». Archivos Españoles de Urología, vol. 76, no 2, mars 2023, p. 169‑74. www.aeurologia.com, https://doi.org/10.56434/j.arch.esp.urol.20237602.19.

² Patatas, K., et al. « Patterns of renal angiomyolipoma regression post embolisation on medium- to long-term follow-up ». The British Journal of Radiology, vol. 86, no 1024, avril 2013, p. 20120633. PubMed Central, https://doi.org/10.1259/bjr.20120633.

³ Statoua, Mouad, et al. « Angiomyolipome rénale: à propos de huit cas ». The Pan African Medical Journal, vol. 19, octobre 2014, p. 138. PubMed Central, https://doi.org/10.11604/pamj.2014.19.138.4349.

⁴ Prigent, François-Victor, et al. « Selective Arterial Embolization of Renal Angiomyolipomas with a N-Butyl Cyanoacrylate-Lipiodol Mixture: Efficacy, Safety, Short- and Mid-Term Outcomes ». Journal of Clinical Medicine, vol. 10, no 18, septembre 2021, p. 4062. PubMed Central, https://doi.org/10.3390/jcm10184062.

⁵ Patatas, K., et al. « Patterns of renal angiomyolipoma regression post embolisation on medium- to long-term follow-up ». The British Journal of Radiology, vol. 86, no 1024, avril 2013, p. 20120633. PubMed Central, https://doi.org/10.1259/bjr.20120633.

⁶ Bardin, Florian, et al. « Selective Arterial Embolization of Symptomatic and Asymptomatic Renal Angiomyolipomas: A Retrospective Study of Safety, Outcomes and Tumor Size Reduction ». Quantitative Imaging in Medicine and Surgery, vol. 7, no 1, février 2017, p. 83‑23. qims.amegroups.org, https://doi.org/10.21037/qims.2017.01.02.