Infiltrations périphériques et aponévrotomies en radiologie interventionnelle

En radiologie interventionnelle ostéo-articulaire, les infiltrations périphériques sont réalisées par un radiologue interventionnel spécialisé sous guidage radiographique, échographique ou scanographique.

Ceci permet un guidage en temps réel de la direction de l’aiguille et prouve la bonne position de celle-ci avant l’injection de l’agent pharmacologique. Elle permet au radiologue de viser l’organe cible et d’éviter les organes nobles. Elle permet au patient ou à la patiente de suivre en temps réel le déroulement du geste. Combinée aux explications du radiologue, cette expérience permet une meilleure compréhension de leur pathologie.

En fonction de la technique de guidage, il existe trois types d’infiltrations périphériques:

Infiltration radio-guidée

L’infiltration radio-guidée consiste à injecter un médicament dans une articulation ou une bourse synoviale, en s’aidant d’un appareil de radioscopie, qui permet de voir en temps réel le positionnement de l’aiguille. Ce type de guidage est essentiellement utilisé pour les infiltrations articulaires. Il est possible de réaliser dans le même temps une arthrographie (avec arthroscanner ou arthoIRM), par l’injection  de produit de contraste, permettant d’imager l’inflammation articulaire (synovite), une déchirure tendineuse (rupture de la coiffe des rotateurs), une capsulite rétractile ou la présence de corps étranger intra-articulaires (comme dans l’ostéochondromatose secondaire).

Infiltration échoguidée

Dans ce type d’infiltration, ce sont les ultrasons qui vont guider l’opérateur. Les infiltrations échoguidées sont surtout utilisées pour les pathologies tendineuses et aponévrotiques  (tendinite de De Quervain, doigt à ressaut, tennis Elbow, aponévrosite plantaire…), les bursites (bursite sous acromio-deltoïdienne, bursite péri-trochantérienne, bursite inter-capito-métatarsienne), ou les syndromes canalaires (canal carpien).
Dans certaines pathologies, comme le doigt à ressaut ou la tendinite de De Quervain, elles permettent de réaliser des aponévrotomies, en complément de l’infiltration de stéroïde.

Le guidage échographique permet également de faire des triturations de calcification tendineuse en temps réel.

Infiltration scanoguidée

Ce type d’infiltration est plus rare. Elle est utilisée pour les infiltrations de la sacro-iliaque,  les infiltrations du nerf pudendal, ou les conflits scapulo-thoraciques.

4 types de médicaments peuvent être injectés:

• Des corticoïdes (Altim®, Diprostène®, Kenacort®, Hydrocortancyl®, Hexatrione®), utiles en cas d’inflammation articulaire (poussée inflammatoire d’arthrose, arthrite rhumatismale ou microcristalline), tendineuse, ou de la bourse (bursite de l’épaule notamment).
• De l’acide hyaluronique (utilisé essentiellement dans l’arthrose).
• Du PRP(Plasma Riche en Plaquettes).
• Un anesthésiant (Lidocäine, Xylocaïne, Ropivacaïne), qui permet de faire un test diagnostic (on parle alors de Test anesthésique)

Elle consiste en l’injection d’un corticoïde anti-inflammatoire, directement au sein de la structure douloureuse (bursite, gaine tendineuse, articulation). Administrée de façon locale, son efficacité thérapeutique est supérieure à celle d’un traitement par voie orale.

Elle est indiquée après échec du traitement oral.

Ses principaux risques sont l’infection, la décompensation d’un diabète mal équilibré et les troubles trophiques cutanés (dépigmentation locale sur le site d’injection).

Voici les principales indications d’infiltration de corticoïdes  dans les membres: poussées inflammatoires d’arthrose (gonarthrose, omarthrose, coxarthrose), ténosynovites sténosantes (De Quervain, doigt à ressaut), syndrome du canal carpien, tendinobursites fissuraires (épaule et hanche)….

L’injection de Plasma Riche en Plaquette (PRP) est une technique qui consiste à prélever un échantillon de votre propre sang et à séparer ses composants par un processus de centrifugation pour isoler et concentrer vos plaquettes dans une fraction plasmatique.

Une fois injecté, ce concentré plaquettaire va libérer des facteurs de croissance et stimuler la prolifération cellulaire des fibroblastes et la synthèse de matrice extracellulaire. Ces actions vont favoriser la réparation et la cicatrisation des zones tissulaires lésées. Par ailleurs, le procédé repose sur l’utilisation de vos propres cellules et capacités naturelles de régénération, il peut donc exister une variation naturelle des résultats entre individus.

En administrant directement dans la région affectée les éléments sanguins actifs responsables de la cicatrisation, l’injection de PRP a pour objectifs de favoriser la guérison:

• D’une tendinopathie
• D’une arthrose
• D’une déchirure musculaire

La viscosupplémention consiste à injecter de l’acide hyaluronique directement dans une articulation du corps touchée par l’arthrose.
L’objectif est de soulager la douleur et ainsi de rétablir la mobilité articulaire.

L’acide hyaluronique est un élément essentiel du liquide synovial. Une articulation arthrosique perd en acide hyaluronique d’où une altération de la lubrification et de la mobilité de l’articulation.

Le genou, la hanche, l’épaule, le poignet et la cheville sont des articulations régulièrement traitées par viscosupplémentation à l’IMEF.

La principale contre-indication est l’infection active.
Un examen clinique et une analyse rigoureuse de l’imagerie permettent de détecter les situations à risque.

Concernant le risque hémorragique, il est essentiel d’interroger le patient sur d’éventuels traitements antiagrégants ou anticoagulants en amont de tout geste d’infiltration.

En fonction du site articulaire et du type de molécule que vous prenez, des consignes vous seront données pour l’arrêt éventuel des médicaments antithrombotiques.

L’allergie grave au produit de contraste iodé est une contre indication aux infiltrations sous guidage radiologique.

Les frais peuvent être partiellement ou totalement pris en charge par la sécurité sociale et votre mutuelle.
Vous pouvez consulter la page prise en charge pour plus de détails.